FootballGate: la mauvaise opération du weekend en Jupiler Pro League

Le football belge prend un coup sur la tête… © Flickr

Souvenez-vous, la semaine dernière : c’était ma première émission, et je vous annonçais étudier la criminologie et non le journalisme ou la communication. « Mais que fais-tu là ? » m’aviez-vous alors demandé. Hé bien, je dois dire quelque chose d’un peu particulier à Mogi BAYAT et consort… MERCI ! Grâce à vous, grâce à vos magouilles, mon cher Monsieur, je sais ce que je fais là. Car, oui : le crime est partout. Même dans le sport. Et le football ne fait certainement pas exception…

Dans cette affaire, je pense que nous assistons quand même à, passez-moi l’expression, un grand Bal des Faux-Culs. En effet, nous le savons tous : le football, ça brasse des centaines de millions d’Euros. Dans un milieu où le but des agents, entre autres, est de s’en mettre le plus possible dans les poches, il n’est pas étonnant  de voir des personnes peu scrupuleuses franchir la ligne rouge pour y parvenir.

Je reviens quelques semaines, quelques mois, en arrière. Nous sommes alors en mai 2018 : c’est LA grande nouvelle de la fin de saison : Michel Preud’homme est de retour à Sclessin. Alors, à côté du débat « Sa Pinto / MPH », un autre débat, plus discret lui, se déroulait au sein des supporters : retrouver MPH à la maison, c’est super. Mais son agent, c’est Mogi Bayat. Et lui, il n’était clairement pas le bienvenu.

Alors, comment les supporters peuvent-ils avoir la conviction que cet homme n’est pas net, et de voir les « Hauts Placés », les grandes figures de notre football belge, tomber des nues sur cette histoire ? Qui peut réellement croire que ces personnes ne s’en doutaient pas, à tout le moins ?

Comment un avocat peut-il prendre à ce point les gens de haut, pour rester poli, que pour dire à la presse « Mon client collectionne les boites de montres de luxe »…. Pour 8 millions d’euros ?

La diversité d’acteurs impliqués est impressionnante : agents, femme d’agents, entraîneur,  journalistes, arbitres et j’en passe. Ces-derniers étaient déjà régulièrement pris à partie par les supporters : « Vendu ! » est régulièrement scandé dans les stades, entre autres noms d’oiseaux, et il sera extrêmement difficile de rétablir une « confiance » entre partisans de leur équipe et corps arbitral…

Les supporters, parlons-en. Pour quoi les a-t-on pris ? On le sait, certains se saignent pour pouvoir aller supporter leur équipe. Les quelques centaines d’euros par abonnement qu’ils doivent débourser sont un réel sacrifice pour eux. Pour apprendre quoi ? Que deux arbitres sont sous le coup d’une enquête pour corruption, une affaire de matches truqués ? Les supporters ne sont pas des portefeuilles sur pattes, encore moins dans des clubs plus « populaires » comme le Standard ou Charleroi. Il s’agit là d’un manque de respect flagrant, au nom de l’argent, dont certains en ont déjà les poches qui débordent mais qui en veulent toujours plus.

Après, il faut rester les pieds sur terre. Notre pays n’est sûrement pas différent des autres. Je ne doute pas que les autres championnats soient aussi concernés par des affaires de blanchiment, de fraude, et de matches truqués.

Il n’empêche que c’est un coup sur la tête de notre championnat, qui a déjà bien du mal à s’imposer comme un « grand d’Europe ». Un immense coup de balais est plus que nécessaire à tous les niveaux de notre football, afin de l’assainir et de retrouver une certaine sérénité. Car il ne fait aucun doute que les prochains mois seront mouvementés, et je crains fort que cela se perçoive dans les stades.

 

Rendez-vous les prochaines semaines, afin de voir si ça se confirme… ou pas.

 

Kass.

 

Aberrations de l’arbitrage vidéo en Jupiler Pro League

Depuis qu’elle a fait son apparition dans la compétition belge, l’assistance vidéo fait couler beaucoup d’encre. Ce weekend, je reconnais avoir failli casser ma télé face aux aberrations présentes dans notre belle Jupiler Pro League. 

J’avoue avoir lancé quelques noms d’oiseaux devant ma petite lucarne. Déjà, pour une fois, Charleroi ne s’offre pas les trois points dans le fameux Mazzu Time. Voilà que c’est l’arbitrage qui s’y met. Notre arbitre numéro 1 Sébastien Delferière a littéralement offert la victoire aux Zèbres en oubliant de siffler non pas un, mais bien deux penaltys au minimum. Ce qui reste le plus incompréhensible, c’est que l’assistance vidéo était prévue pour aider ce cher Sébastien. Il n’a même pas pris la peine de la consulter. Alors bénéficier d’une aide, c’est bien. L’utiliser, c’est mieux.

C’est en juin 2016 que le VAR a vu le jour. Plusieurs fédérations l’ont adopté dès le début de la saison 2016-2017. C’est le cas notamment de la MLS aux USA et de la A-League en Australie. Le VAR a également été testée lors de rencontres internationales amicales pour ensuite être adoptée cette saison par la Bundesliga, la Serie A, la Primeira Liga et donc notre Jupiler Pro League.

En théorie, ça semble bien rôdé. En pratique c’est une autre histoire…

En soi, la vidéo est censée aider les arbitres dans quatre cas de figure : pour l’attribution ou la non-attribution d’un but, pour les phases amenant ou non un penalty, pour exclure un joueur d’un carton rouge, mais également pour s’assurer qu’il s’agisse bien du bon joueur sanctionné.

Concrètement, deux scénarios sont possibles : soit l’arbitre souhaite revoir une phase pour laquelle il n’est pas sûr de la décision à appliquer, soit c’est l’assistant vidéo présent à l’extérieur du stade qui alerte l’arbitre d’une éventuelle phase à revoir. Alors en théorie, ça semble bien rôdé. En pratique c’est une autre histoire.

Quelques phases ont déjà créé la polémique

Rappelez-vous. D’abord en mars 2017, lors de France-Espagne. Antoine Griezmann s’était vu refuser un but avant que Gerard Deulofeu connaisse la joie de se voir attribuer le but du K.O. alors qu’il avait été signalé hors-jeu quelques secondes plus tôt. Jusque-là, pas encore de grosse polémique si ce n’est quelques supporters qui reprochent au VAR de faire perdre un peu de passion au foot.

C’est chez nous que c’est le plus flagrant. Depuis le début de saison, 13 phases ont été concernées par l’arbitrage vidéo. Taux d’erreur : 25%… une aberration quand on sait que la vidéo est censée ôter les doutes des référées ! Quelques exemples : un penalty qui n’en était pas un à Mouscron – Charleroi après 3 minutes d’arrêt, le 2ème carton jaune ridicule donné à Sébastien Pocognoli face à Courtrai, ou encore la phase litigieuse avec Orlando Sá qui a failli faire rejouer Standard – Saint-Trond…

En Italie aussi, les problèmes ont commencé. Suite au nul de la Juve face à l’Atalanta Bergame, Massimiliano Allegri a fait part de sa crainte d’un jeu de plus en plus haché par l’assistance vidéo. Une chose semble certaine, on n’a pas encore fini de parler de cette belle invention.

Martin Maurage

Un mois et des transferts: Que s’est-il passé cet hiver?

S’il est bien moins agité que son cousin estival, le mercato hivernal nous a encore réservé cette année quelques surprises. Focus.

Le Standard en mode « hyperactif »

Faute d’avoir bien débuté le championnat, le club liégeois s’est démené lors de ce mois de janvier. Le Standard a surtout fait ses courses à Saint-Trond et à Malines. L’attaquant Dompé et le technicien Edmilson Jr (ex-Rouche) ont quitté le club trudonnaire. De son côté, Malines a dû laisser filer son défenseur central Kosanovic, très convoité.

Autre joli coup de la maison rouge, le transfert définitif de Mathieu Dossevi. Lui qui était prêté par l’Olympiakos depuis le début de la saison est devenu définitivement Standardmen pour environ 1,3 millions d’euros.

Et le joli coup de ce mercato est encore à mettre à l’actif du Standard. Qui aurait cru qu’un jour, un champion du monde signerait à Sclessin? Et pourtant les Rouches l’ont fait! Pour 6 mois, Victor Valdès portera la vareuse liégeoise et tentera d’accrocher un nouveau titre à son palmarès (La Crocky Cup?). Il arrive en prêt de Manchester, où il n’avait aucun temps de jeu.

Enfin, le club a su attirer un milieu défensif grec dans les dernières heures du mercato. Giannis Maniatis débarque de l’Olympiakos en prêt avec option d’achat?

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Dans la catégorie « Je retente un coup chez mon ex »,  je voudrais Kevin-Prince Boateng et Florian Thauvin!

« Tu sais ce que t’as mais tu sais pas ce que t’auras ». C’est peut-être en réfléchissant à cette phrase si philosophique que nos deux compères ont décidé de relancer leur carrière dans leur ancien club. Boateng, relégué sur le banc du côté de Schalke, est revenu chez tonton Silvio à Milan. A 28 ans, l’enfant terrible de la fratrie Boateng peut encore apporter de belles choses aux Rossoneri.

De son côté, Thauvin n’a pas fait long feu chez les Magpies de Newcastle, son club de cœur. Retour à l’expéditeur, il est prêté pour 6 mois à l’OM, son autre club de cœur. Il aurait déclaré: « C’est un rêve qui se réalise. J’ai toujours rêvé de jouer pour l’OM, mon club de cœur. Je suis venu à Marseille pour jouer la Champion’s League! ».

El Shaarawy, retour au pays

Malgré de nombreux espoir placé en lui, Stephan El Shaarawy peine à faire décoller sa carrière. Le Pharaon n’a pas convaincu à Monaco et a donc fait ses valises pour Rome. Sûrement le meilleur choix pour se relancer. Il vient d’ailleurs d’inscrire 2 buts en 2 matchs, dont un « zlatanesque » le week-end dernier.

Dans la catégorie « Sur un malentendu ça peut marcher », Chelsea et Crystal Palace se sont fait plaisir.

Il y a des attaquants au glorieux passé sur qui peu de monde miserait encore. Et pourtant, eux l’ont fait. Les deux clubs londoniens se sont respectivement offert les services d’Adebayor, libre, et de Pato. Si on doute encore de la motivation du premier, le second a encore de beaux jours devant lui à 26 ans. Mais le problème n’est pas tant sur la forme, mais sur le fond: Pato a bien trop souvent été blessé malgré un talent certain. Du coup, c’est encore un pari risqué pour les Blues, après l’échec Falcao.

Dans le genre j’ai du potentiel, mais mon transfert ressemble à une passe latérale de Lucas Biglia: Khazri et Shelvey

Le premier a signé du côté de Sunderland, le second à Newcastle. Point commun entre ces deux formations (hormis le derby du Tyne and Wear): elles sont toutes les deux relégables. Du coup, quel intérêt de filer de Bordeaux et de Swansea pour jouer le maintien? Bon ok, quand ton stade s’appelle le Matmut Atlantique, je comprends. Mais pour toi Jonjo, on pige pas. Bonnes vacances en Championship, les mecs!

Retour en Belgique avec des cas opposés: Bruges flaire le bon coup, Gand crée la surprise et Anderlecht perd gros

Certains ont compris l’intérêt du mercato hivernal, d’autres un peu moins. Le bon élève d’abord: Le FC Bruges. Les Blauw en Zwart ont signé Butelle, ex-gardien d’Angers et l’un des meilleurs cette saison en Ligue 1. Solide et expérimenté, le portier français était aussi courtisé par le PSG. Il apporte toute son expérience à 32 ans, et vient compenser le départ de l’excellent Matthew Ryan, pas vraiment comblé par Bruzesse et Bolat. Un renfort de choix.

Gand, de son côté, a signé LE transfert surprise de ce mercato. Faute d’avoir su enrôler le Marocain l’été dernier, Anderlecht voit revenir Boussoufa chez les Gantois. Même si l’état de forme du milieu offensif pose question, ses qualités ne sont plus à présenter. Un joli pari pour le champion de Belgique.

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Enfin, le mauvais élève s’appelle Anderlecht. Les Mauves ont eu la mauvaise idée de laisser partir leur meilleur joueur du début de saison, Guillaume Gillet. Quel intérêt, alors que le jeu des barbies bruxelloises est loin d’être flamboyant et que Gillet apportait cette rage de vaincre à une jeune équipe. Dommage pour les Mauves, tant mieux pour lui qui s’éclate à Nantes (3 belles prestations et un but le week-end dernier).

Phénomène qui s’est fait remarquer ces deux dernières semaine: l’exil chinois

Gervinho, Ramires, Guarin, Mbia et même Jackson Martinez: autant de gros noms qui ont décidé de poser leurs valises du côté de l’empire du milieu. Et c’est vraiment dommage car certains d’entre eux jouaient dans des top clubs et étaient encore loin de la retraite. Décidément, l’argent a de plus en plus raison de l’amour du maillot dans le milieu du football.

 

Il était une première fois

On peut en rêver. On peut se l’imaginer. On peut éventuellement l’appréhender. En tout cas, on s’en souvient toujours. Telle une trace indélébile, la première fois marque à jamais tout individu.

Standard v Genk - Croky Cup 1/2

Edmilson Junior, ivre de bonheur, après son premier but pour le Standard. (Crédits image : Photonews)

Pour les sportifs qui ont la chance de pratiquer à haut niveau leur passion, les grandes premières peuvent paradoxalement se multiplier. Un premier but, un premier trophée, une première médaille, un premier record sont autant de souvenirs marqués à jamais.

À ce titre, Edmilson Junior retiendra toujours la date du 20 janvier 2016. Par cette froide soirée hivernale, se tient une demi-finale aller de Coupe de Belgique. Et pour sa première fois à Sclessin avec la tunique rouge, le Belgo-Brésilien marque le premier but contre Genk (2-0). SON premier but pour SON Standard dans le stade au pied duquel il a grandi. « Des frissons » dira-t-il, et un esprit chamboulé pour un moment marqué au fer rouge dans sa mémoire.

Car si Edmilson Jr est aujourd’hui un habitué des célébrations de but, ses yeux écarquillés et sa joie prouvent que le véritable amour procure des sensations inégalables. Et son véritable amour à lui, c’est le Standard, LE club de son cœur.

Rafael Nadal

5 juin 2005, Rafael Nadal remporte son premier Roland-Garros. La relation fusionnelle peut commencer. (Crédits image : EPA)

Et puisque le rouge est la couleur de l’amour, restons dans le passionnel. En 2005, Rafael Nadal débarque pour la première fois dans le tableau final de Roland-Garros. Rarement adepte de la demi-mesure, le Taureau de Manacor ne fait pas que remporter son premier match à Paris puisqu’il gagne carrément le tournoi. Depuis dix ans et demi maintenant, Rafa et Roland, c’est une des plus belles histoires d’amour du sport, faite de neuf feux d’artifice. Mais comme dans toute romance, il y a des accrocs. Pour le champion espagnol, ce sont 2009 et 2015 où Robin Söderling et Novak Djokovic ont tenté le coup d’un soir à Roland.

De la terre ocre parisienne au rouge ardent de Ferrari, il n’y a qu’un pas. À l’inverse de Nadal à Paris, des creux, Fernando Alonso en a souvent vécu avec Ferrari. Rarement au bon endroit au bon moment dans sa carrière, l’Espagnol pensait vivre un conte de fées avec la Rossa. Bahreïn 2010 marque son premier GP avec le team de Maranello. « Il n’existe pas de meilleur moyen d’entamer une relation. Je suis dans la meilleure équipe du monde » s’enthousiasme-t-il en remportant cette course.

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Fernando Alonso et Ferrari, cinq années de romance latine parties en fumée. (Crédits images : EPA – Reporters)

Mais au fil de cinq saisons dans l’adversité, le discours se transformera progressivement. Si humainement, il conserve des liens ténus avec l’équipe italienne (biens visibles dans l’excellent documentaire de la chaîne espagnole La Sexta qui retrace le dernier week-end du Taureau des Asturies avec Ferrari), c’est la frustration qui l’emporte après cinq ans de vie commune, et un divorce inéluctable. La victoire d’Alonso à Bahreïn en 2010 reste donc la seule première fois de l’Espagnol en rouge. Car s’il en rêvait, il ne remportera jamais le titre avec Ferrari.

Formula 1 Brazil - Raikkonen Podium

Une grande première vaut bien un petit sourire. Même pour Iceman, d’habitude peu expressif. (Crédits image : EPA)

Depuis 2007, la Scuderia court toujours après un champion du monde des pilotes. Un titre qui est en outre une grande première pour le champion en question, qui avait aligné les premières fois cette année-là. Car parfois, la fougue latine n’est pas de bon aloi dans une histoire d’amour. Préférez donc la froideur, le cynisme et l’efficacité. Pour cela, je demande Kimi Räikkönen. Pour sa première course en rouge, il signe son premier hat-trick. C’était en Australie en 2007. Mais Iceman a ajouté le titre au bout du compte. Une première saison en rouge ponctuée de son premier sacre en F1, le seul à ce jour.

Mais toutes les premières fois ne sont pas des succès. Au contraire, c’est parfois la débandade. Cette même année 2007, pour sa première saison en F1, Lewis Hamilton est proche de remporter le titre directement. À deux courses de la fin, il a tout en main pour signer l’un des exploits sportifs de la décennie. Mais une erreur de jeunesse teintée d’un brin de suffisance l’en a privé. Lors de l’avant-dernière course en Chine, il conserve plus que de raison des pneus détruits, et se rate à l’entrée des stands en plantant sa McLaren MP4-22 dans le bac à graviers.

Et le destin ne voulait visiblement pas que cette première fois soit une réussite totale. À la dernière course au Brésil, sa boîte de vitesses le lâchait momentanément. La mécanique reprenait mais il était trop tard, le mal était fait. La suite, on la connaît. Kimi Räikkönen coiffait tout le monde au drapeau à damiers.

En sport, l’amour, la passion, le talent ne suffisent donc pas pour des premières fois réussies. Mais prenez l’exemple de Hamilton et vous verrez que l’expérience acquise se révèlera toujours utile à l’avenir, pour gagner et s’installer dans la durée. Ratée ou réussie, comme Edmilson Junior avec le Standard ou encore Marc Marquez, titré en 2013 lors de sa première saison en Moto GP, la première fois est imperméable et ne demande que répétition. Avec l’expérience comme meilleur adjuvant.

Louis-Paul Eggen

Entre passion et contradictions, le Standard à la maison

Ce lundi, Inside Sport se parait de rouge et blanc pour son émission spéciale Standard. Accompagnée de Kevin Sauvage, journaliste à la DH, Tenkir Corhay, membre Ultra, Benjamin Nicaise et Julien De Sart, l’équipe a parcouru de fond en comble l’histoire du Standard, de ses débuts à sa saison actuelle en passant par ses supporters et sa direction. Focus sur un club un peu particulier.11046178_929723993726620_2785381018657144702_o

A peine revenu qu’il fout déjà la merde. L’édito de la semaine est signé Nicolas Taiana, le bon petit Français. Avec toute l’ironie qu’on lui connait, il annonce d’entrée la couleur : « Un public de malade, une poignée de garçons qui se tripotent torses nus, c’est ça le Standard ! » Le Standard, c’est la principauté, la Wallonie, la Belgique, l’Europe, le monde du football dans toute sa splendeur. C’est Roger « La Honte » et sa clavicule en papier mâché, Van Moer contre le Real, Vandersmissen au Camp Nou…

Belle entrée en matière: Julien Denoël passe au crible la vieille histoire du Standard de sa création en 1898 à ses belles et moins belles années 80, entre finale de coupe d’Europe et problèmes de corruption. Les joueurs mythiques, ceux qui ont marqué le Standard et les invités autour de la table. Vedran Runje pour Kevin Sauvage et Denoël lui-même. Conceicao et Jovanovic pour Julien Mottard. Et aux twittos de citer Witsel, Ciman, Dragutinovic… Une histoire longue de 117 ans, teintée de nombreux hauts… Et de nombreux bas. « Le Standard a souvent couru après son passé, mais la ferveur reste la même » Tout est dit…

La ferveur, ce qui fait la force de ce club aux allures populaires. Des supporters, les meilleurs de Belgique avec ceux de Malines. C’était le thème du deuxième sujet, concocté par Raphaël, pourtant seul mauve en studio… Virulence et critiques, débordements et actions pacifiques, les supporters du Standard, c’est beaucoup de choses à la fois. « Quand le ballon ne tourne plus rond » ou quand tout va bien, ils sont là, Raphaël insiste, Tenkir Corhay confirme. Il faut connaître l’histoire du Standard pour savoir où on met les pieds. « Fighting Spirit », exaspération. En studio, on parle de gens qui viennent depuis des années, et pas de troubles fêtes venus pour casser. Le débat s’ouvre, quel est la place du supporter dans le club ? C’est son âme, sa marque de fabrique. La bête noire des médias, aussi. On en revient sur le tifo polémique et Steven Defour. Question de timing, d’hypocrisie… Là-dessus, l’avis semble unanime. L’exagération, encore et toujours.

Qu’est ce qui a changé ? C’est la question lancée par Antoine pour relancer le débat. L’arrivée de Duchâtelet aux commandes du club a fait grand bruit. Benjamin Nicaise et Julien De Sart ont rejoint le studio et n’hésitent pas à donner leurs avis. Communication désastreuse, quelques bonnes idées. Encore une fois, les avis sont partagés. Cette direction pose de nombreuses questions, et pas mal de problèmes. La galaxie Duchâtelet est-elle une bonne chose ? Quid de la place du Standard ? Il y a du bon, il y a du mauvais. Des joueurs qui réussissent d’un côté faute d’avoir percé de l’autre. De nombreux changements d’entraîneurs parfois incompréhensibles… Chacun semble avoir son propre avis. Un gouffre se forme, avec les supporters installés dans leurs sièges notamment.

C’est bientôt la fin de l’émission. Julien Mottard revient sur la saison actuelle du Standard. 18 victoires, 7 nuls, 16 défaites toutes compétitions confondues, le bilan est (très largement) mitigé. Deux claques magistrales contre Mouscron (2-5) et Ostende (5-3), des statistiques désastreuses à domicile, le forfait imposé après Zulte-Waregem… Le Standard vit une saison particulièrement difficile.

Des départs à combler, comme celui de Vainqueur. Certain transferts ne convainquent pas et ne font pas long feu (Vieira, Watt) ou restent en attente (Louis, Vinicius), deux-trois seulement sortent du lot (Trebel, Scholz…). Des blessures à répétition (Carcela, Teixeira, Ezekiel). Des décisions présidentielles douteuses (Vukomanovic pour Riga). Bref, période houleuse qui n’augure pas grand-chose. Verdict ? Le top 3 pour certains comme Kevin Sauvage et Benjamin Nicaise. Aucune chance pour Denoël… L’espoir pour Julien De Sart.

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Le Standard dans ses grandes lignes. Deux heures de rouge et blanc, une affaire encore à suivre. Les Play-Off laisseront sans aucun doute de quoi batailler avec ferveur encore une fois. Parce qu’à Liège, c’est sans doute ce qu’on fait de mieux.

Priscilla Lénaerts

Edito Spécial Standard de Liège

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Pour la spéciale Standard, quoi de mieux que de demander au frouze de la bande, pour son retour, de s’occuper de l’édito. Lui qui, a priori, n’y connait rien au Standard.

Faux ! Je connais tout sur le Standard. TOUT. Même si, c’est vrai qu’en France, on s’en bat tous un peu les couilles de votre championnat à 16 équipes de Pink Floyd et 48 tours de Play-Offs tout en divisant par 6 la racine carré de la moitié des points pris à l’extérieur en cas de but compte double.

Sinon, pour la spéciale Standard, je me suis dit qu’évidemment, il fallait un édito spécial. Vous avez une idée de quoi on pourrait parler ?

De l’Anzhi Makhachkala peut-être ?

C’est une bonne idée ! Mais non. Vu que je suis parti pendant plus d’un mois du côté de Brussels capitale – Brusselasss –, mon cœur est passé logiquement du Rouche au Mauf. Question de prestige. D’ambition, d’opportunisme et de piston, aussi.

Je vous propose donc qu’on s’échauffe un peu la voix, tous ensemble. Prêts ?!

QUI NE SAUTE PAS N’EST PAS BRU-XELL-OIS !

QUI NE SAUTE PAS N’EST PAS BRU-XELL-OIS !

Personne ?! Faîtes un effort les mecs !

COME ON YOU MAUUUVES !

Voilà, à peine revenu qu’il fout déjà la merde.

Mais non les gros, je blague. Vous avez perdu votre humour à Malines ou quoi ?! C’est vrai que les mecs, putain, je vous comprends. Quand t’as l’autre plombier slovène en back droit, y a de quoi serrer du cul. Et je parle pas du spécialiste de farine en import-export de l’autre côté. Là, c’était le carnaval pour les retardataires. « J’suis là, j’suis plus là ! Et merde ! » Faut arrêter les chapis les mecs. Et faut arrêter de recruter des tanches ! C’est pas avec Dudu Bidon que tu ramènes un titre.

Cela dit, je sais pas si t’y étais Tenkir, mais respect. Même la fanfare des consanguins de la tour Saint-Rambo 5, ils ont pas osé vous approcher. Les effets pyrotechniques de maboulou et la bombe artisanale, y a que ça de vrai. Grand pouce et cœur avec les doigts pour les inferno.

Oui, parce que c’est ça, le S-T-A-N-D-A-R-D. Un public de malade. Des tripotées de gros garçons qui se tripotent torse nu en brandissant les draps de leur petite maman, c’est beau. C’est aussi ça, « l’enfer de Sclessin ». Et ça, je peux te dire que c’est venu jusqu’à nos oreilles de sales frouzes. Et pour le dernier Clasico, ça a fait le tour du monde. Niveau com, y a pas mieux. L’État Islamique vous remercie les mecs. Les petites chattes de Leicester, elles, peuvent aller se recoucher. Vous avez pas vu ? Anderlecht-Courtrai, y a une semaine. Les mecs sont venus avec une banderole « Better dead than red »… Bah vous pouvez y aller les mecs, on n’ira pas vous chercher. Ou commencez peut-être par vous cotiser pour racheter un tibia-péroné et une triple paire de protèges à Wasilewski.

Non, là, tu vas trop loin encore…

Évidemment, je t’aime Wasyl’ ! Tu feras la bise à Kasper de ma part. Mais voilà, c’est ça, le Standard. Au-delà des titres, des victoires, des défaites, des goals et des cartes, c’est l’animosité, la ferveur, le feu de l’enfer et le Sheitan sur tous ceux qui essayent tant bien que mal de braquer Sclessin. Le temps d’un match, d’un après-midi, d’une semaine, d’un mois, d’une année.

Le Standard, c’est la principauté, la Wallonie, la Belgique, l’Europe, le monde du football dans toute sa splendeur. C’est Roger « La Honte » et sa clavicule en papier mâché, Van Moer contre le Real, Vandersmissen au Camp Nou, la défense de fer, Cruz, Wilmots et les autres qui font dans la zoophilie rayée en 93, le triangle Fellaini-Witsel-et « feu » Defour, les bifs de Petit, D’Onofrio et – (mal)heureusement – le réseau de prostitution familial de la grande Duche froide. Bref, le Standard c’est une institution, plus d’un siècle d’Histoire. C’est parce que le Standard n’y est pas, dans les standards, qu’il nous colle à la peau, au cœur, au corps et encore. Le Standard, c’est cette addiction, ce truc dont on ne peut pas se passer. Dont on ne se passera jamais, quoi qu’il arrive. C’est un P-U-T-A-I-N de stupéfiant, qui nous fait parfois friser l’overdose mais c’est tellement kiffant qu’on replongera toujours. Une drogue qu’aucune autre ne remplacera.

Un édito de Nicolas Taiana

Sang rouche et mauve sur la toile

Cette semaine dans le Tour du Web, un événement a retenu l’attention de nombreux internautes. Vous l’aurez compris, je parle bien évidemment du Classico belge, Standard – Anderlecht. Un classico en trois étapes sur les réseaux sociaux.

Des gazouillis comme première étape

Une grosse semaine avant le match de dimanche, Twitter accouche de deux nouveaux comptes parodiques sur twitter : un LoloCiman et un DeschachtOli. Un Lolo officieux soulier d’or 2015 et quart de finaliste du Mondial 2014 dans sa description. Un Oli, défenseur au physique nordique, joueur le plus sous-estimé de l’histoire du foot dans la sienne. Derrière ses deux comptes, deux amis, l’un Rouche, l’un Mauve. Les deux compères n’hésitent d’ailleurs pas à se lancer des piques en marge du classico :

https://twitter.com/LoloCiman/status/557490410537639936

https://twitter.com/LoloCiman/status/556737935559888896

Deuxième étape : on the road to Sclessin

Le classico commence déjà sur l’autoroute avec cette première banderole déployée sur l’ E40 vers Liège. « Bienvenue en enfer les Barbies » ! Une référence, entre autres, au maillot rose des joueurs du Sporting à l’extérieur. Réplique cinglante des Anderlechtois dans les minutes qui suivent sur Twitter : « Bravo les filles, sans faute d’orthographe ».

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Last step : red or dead

Je veux bien évidemment parler du tifo arboré par la T3 du Standard. Ce tifo représente Steven Defour, l’ancien capitaine rouche, décapité par Jason Voorhees, le tueur du film Vendredi 13. A côté du dessin, il est écrit « Red or Dead ». Peut-être un détournement du slogan anti-communiste « Better Dead than Red ». Enormément de réactions sur les réseaux sociaux encore une fois. Beaucoup de journalistes d’ailleurs y ont été de leur petit mot pour prendre position. Christine Hanquet, par exemple, s’est même posée la question pour voir si ce sont vraiment des êtres humains qui ont fait ça. Mais les médias du monde entier aussi ont repris l’image en accablant les supporters, de Marca à El Pais en passant par l’Equipe ou encore la Gazetta dello Sport.  Un tifo à référence cinématographique est loin d’être une première de la part des Ultras. Il y a un an, Tony Montana, le héros de Scarface était représenté, arme à la main, entrain de fusiller des Anderlechtois au sang mauve avec un « dites bonjour à votre pire ennemi » inscrit en grand.1521748_10151803284476611_893653248_n

Antoine Peret

Edito : La mode du poussin noir à Sclessin

Aujourd’hui, je viens vous parler d’un phénomène qui m’agace ; un virus qui touche le bord de Meuse et ses alentours et qui sévit depuis plusieurs semaines.

Cette semaine, mon édito aura un petit accent animalier. Je suis venu vous parler de poussins. De petits poussins noirs, pour être précis. Quel rapport avec le sport, me direz-vous ? Vous allez très vite comprendre où je veux en venir…

Ces petits poussins noirs, ils ne parlent pas beaucoup. En fait, ils ne savent dire qu’une phrase : « C’est trop injuste ! »

Je pense que vous voyez tous où je veux en venir. Je vous parle bien évidemment du célèbre Calimero. Mais attention, il n’est pas question ici de n’importe quel (s) Calimero(s) ; ce sont les Calimeros liégeois. Ceux du Standard de Liège.

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Avant de poursuivre mon article, je tiens à préciser que je suis moi-même un grand supporter du Standard. Mais je suis peut-être l’un des seuls qui soient vraiment objectifs. Il est temps, je pense, de se poser les bonnes questions.

Ce phénomène ne date pas d’hier, bien évidemment, et ne sévit pas qu’aux abords de Sclessin. Mais j’ai constaté, comme beaucoup d’entre vous, j’imagine, une augmentation et une propagation de cette manie depuis quelques mois.

Cela a commencé aux alentours du 30 mars 2014, lorsque les Play-Off de la Jupiler Pro League ont débuté. À cette période et presque pendant 10 matchs, on a pu voir apparaitre un énorme sentiment de frustration du staff et de l’équipe liégeoise à l’égard du corps arbitral. On peut même parler de vol, puisque l’entraîneur du Standard déclarera que « Le titre a échappé au Standard à cause de l’arbitrage ».

Cette saison, c’est la même rengaine : pour expliquer certains mauvais résultats, on tape sur l’arbitre, encore et toujours. Il suffit de suivre les déclarations des dirigeants du Standard dans la presse ces dernières semaines, notamment lors du match face à Feyenoord en Europa League. Là, Roland Duchatelêt avait même entamé une procédure pour rejouer ce match à cause de deux buts non valables des Néerlandais, avant de finalement retirer sa plainte. Pour le coup, c’est une demande qui en a fait rire plus d’un. C’est sûr que si l’on devait porter plainte et rejouer des matchs à chaque fois qu’une équipe est flouée par l’arbitre, à ce compte-là, moi je téléphone à Marc Wilmots et à tous nos anciens Diables Rouges de la Coupe du Monde 2002 pour rejouer ce foutu huitième de finale face au Brésil. Pourquoi pas après tout ?!

Puisque cet édito me permet d’exprimer un coup de gueule, je vais poser deux questions à nos amis liégeois :

  • Les mauvais résultats, même face à Bruges ou à Feyenoord, ne sont-ils pas dus à une absence criante de fond de jeu ?

Même à 10 contre 11, le Standard semblait plus fort que Bruges. Mais trop peu dangereux et incisif. Comme trop souvent cette saison, le jeu des Liégeois a manqué de créativité, d’animation, de vitesse. La faute à qui, à quoi ? Le départ des joueurs-cadres comme Ezekiel ou Batshuayi peut en partie expliquer ces carences. L’absence d’un patron dans le milieu comme William Vainqueur ? C’est une autre possibilité. Trop d’arrivées font peut-être que tous les joueurs n’ont pas encore d’automatismes, puisque le 11 de base de Guy Luzon cette saison est rarement le même d’une semaine à l’autre. Ou est-ce peut-être le système en 4-4-2 de l’Israélien qui fait défaut ?

Enfin, la défense, point fort supposé du Standard la saison dernière, n’est plus que l’ombre d’elle-même cette année (21 buts encaissés en 10 matchs). Autant de problèmes qui expliquent sans doute la déroute actuelle de l’équipe et le malaise y qui règne.

  • Quelle image renvoie le club à travers toutes ses déclarations ?

Celle d’un club contestataire que les joueurs, le staff et l’entraîneur cultivent chaque semaine. Chaque arbitre sait maintenant que s’il arbitre un match du Standard, il devra faire face à des critiques, des contestations et de l’énervement. Il ne faudra donc pas s’étonner de voir s’abattre une pluie de cartons pour contestations.

Un manque de professionnalisme, peut-être, car lorsque l’on entend certains joueurs dire qu’ils ont hésité à remonter sur le terrain à Bruges, on peut s’interroger sur la crédibilité et la maturité de ce genre de propos.

Se sentir floué par certaines décisions arbitrales peut, à répétition, conduire à une certaine forme d’énervement. C’est assez compréhensible. Mais se plaindre chaque semaine à qui veut l’entendre que le match a échappé au Standard à cause de l’homme en noir n’est pas réaliste et professionnel.

Pour conclure cet édito, je conseillerais plutôt à Guy Luzon et à tout son staff de se pencher davantage sur les problèmes de fond de jeu de son équipe que sur les décisions arbitrales, passées ou futures, qui ont été prises ou qui le seront. Si le Standard va mal, si les supporters grognent et que les résultats ne suivent pas, c’est avant tout à cause d’un problème de jeu, de tactique et de remise en question. L’ambiance est-elle vraiment bonne au sein du groupe ? Tous les renforts ont-ils le niveau pour notre championnat ? La tactique mise en place est-elle toujours efficace ? Autant de problèmes qu’il faudra résoudre pour reconquérir le cœur des supporters et la place que le Standard devrait normalement occuper, c’est-à-dire le haut du classement.

À l’heure où j’écris ses lignes, le Standard a déclaré dans la presse « vouloir faire confiance à l’ensemble du corps arbitral ». Il était presque temps. Il faudra maintenant aller chercher les résultats. Car en football, vous le savez aussi bien que moi, la seule vérité, c’est celle du terrain.

Julien Mottard