Ces athlètes qui n’ont pas confirmé les espoirs placés en eux

Des sportifs qui n’ont pas répondu aux attentes placées en eux, il y en a un paquet. Plusieurs causes peuvent expliquer cela; que ça soit les blessures, le contexte de la vie privée ou bien finalement, simplement le manque de talent. Ici, je me suis attardé sur quatre sportifs dans différentes disciplines; athlétisme, basket, et évidemment, le football. 

De la graine de champion

Commençons par l’athlétisme. Certains d’entre vous se souviennent peut-être de Marc Raquil, ce coureur de 400 m français. Multiple champion de France du 400 m, il se fait remarquer pour la première fois en 2001, quand il bat le record de France du 400 m vieux de plus de 10 ans dans le temps de 44 s 95 centièmes. Il éclate réellement aux yeux de tous lors des Championnats du monde d’athlétisme 2003 : en effet, lors de la finale du 400 m, étant dernier à la sortie du dernier virage, il réalise une dernière ligne droite éblouissante, et termine sur le podium en établissant un nouveau record de France (44 s 79).

Une blessure l’empêchera de participer aux JO d’été d’Athènes de 2004. En juillet 2005, il a récupéré, avec les autres membres du relais 4 × 400 m, sa médaille d’or des Championnats du monde d’athlétisme 2003, à la suite de la disqualification du relais américain pour contrôle positif au dopage. Suite à de nombreux soucis de condition physique, il ne revient qu’en 2006 en Suède à Goteborg où il décroche l’or au 400m. Ses saisons 2007 et 2008 sont entachées de blessures. Finalement, il annonce sa retraite sportive en 2008…

Marc Raquil à Berlin en 2006

Les cas outre-atlantique

Rendez-vous maintenant dans le troisième pays le plus grand du monde pour parler de basketball. La NBA connaît elle aussi son lot de talents gâchés. Greg Oden est un joueur qui évoluait au poste de pivot. Afin que vous voyiez un peu à qui vous avez affaire, sachez qu’Oden à, entre-autre, mené son équipe de basket universitaire, la Lawrence North High School d’Indianapolis, à trois titres consécutifs ainsi qu’à une série de 45 victoires en championnat. En 2005, Oden est élu co-joueur de l’année par le magazine Parade, avec Monta Ellis ainsi que jeune joueur de l’année par la marque de boisson énergisante Gatorade. Il est alors devenu le premier joueur à remporter les deux distinctions depuis le King, LeBron James, rien que ça. Il les a d’ailleurs encore remporté en 2006. Le 28 juin 2007, il est choisi en tant que premier choix de draft par les Portland Trail Blazers.

Malheureusement, Oden a subi de nombreuses blessures au cours de sa carrière, notamment lors de sa toute première saison en NBA, qu’il n’a même pas su disputer. La première vraie saison qu’il joue est entrecoupée de blessures aussi, et est de plus décevante, il ne met en moyenne que 8,9 points et ne prend que 7 rebonds. Ensuite, les jours se suivent et se ressemblent pour Oden. Il va faire plusieurs franchises en NBA, comme les Pacers ou les Heat, mais il n’arrivera jamais à confirmer les attentes placées en lui. Et le 28 octobre 2016, il arrête définitivement sa carrière, à 28 ans seulement.

Greg Oden avec le maillot des Heat de Miami

Du Westbrook avant Westbrook

Ensuite, nous avons Derrick Rose, 30 ans, meneur de jeu qui pratique toujours. Malheureusement pour lui, les nombreuses blessures qu’il a contractées durant sa carrière ne lui auront jamais vraiment permis de devenir un tout tout grand. Et pourtant, tout avait si bien commencé… En 2008, il est drafté par les Bulls de Chicago et pour sa première saison, il est élu rookie de l’année. La saison d’après, il est sélectionné pour participer au All Star Game, rien que ça. Ensuite, les très bonnes performances s’enchaînent pour Rose. On disait de lui qu’il faisait du Westbrook avant Westbrook.

« Pour lui, the sky is the limit »

Quelques noms un peu connus dans le monde du basket sont unanimes ; Michael Jordan disait : “C’est le MVP de la saison. Il le mérite. Il joue vraiment bien. Vraiment il le mérite, et ça ne fait aucun doute.”. Ou encore Kobe Bryant : “Pour lui ‘the sky is the limit’, vous pouvez voir les progrès qu’il a fait au shoot depuis la saison dernière et à quel point il a élevé son jeu à un autre niveau. Je ne pense pas que vous puissiez développer un instinct de tueur. Soit vous l’avez, soit vous ne l’avez pas. Il l’a depuis qu’il est au lycée.”. Et le 3 mai 2011, le verdict tombe. Rose est élu MVP de la saison régulière, il est le plus jeune joueur de l’histoire de la NBA à avoir obtenu ce titre. Et puis c’est le début des ennuis. Il se blesse, il revient, il change de club, il se blesse, il revient, il change de club… Malheureusement pour lui, toutes ses blessures l’auront empêché de continuer sur son incroyable lancée, lui qui aurait pu être le meilleur meneur de NBA pendant de nombreuses saisons… Il joue actuellement pour les Minnesota Timberwolves pour 1 an et sert de joueur de rotation.

Derrick Rose lorsqu’il était aux Cleveland Cavaliers, en 2017

Le football n’y échappe pas

Bien évidemment, le sport le plus répandu en Europe a lui aussi connu des joueurs dits prometteurs. C’est le cas d’Hachim Mastour, jeune ailier marocain très technique. Il évoluait au modeste club de Reggiana jusqu’à ses 14 ans, âge auquel il est recruté par l’AC Milan alors que l’Inter, la Juve, le Real Madrid, le Barça et Manchester City avaient tenté leur chance.

Il commence chez les jeunes du Milan, avant d’être appelé avec les U21 par Pippo Inzaghi, alors qu’il n’avait que 15 ans. En intégrant l’équipe première pour la saison 2014-2015, Mastour détrône le légendaire Paolo Maldini en tant que plus jeune joueur à jouer avec les pros. Tout cela ne laissait présager que des bonnes choses. Puis, pour la saison 2015-2016, Mastour est prêté 2 ans à Malaga en Espagne, dans l’espoir qu’il s’épanouisse et réveille son potentiel. Mais là-bas, c’est la désillusion et le club espagnol casse le prêt après seulement une saison. L’année d’après, le jeune joueur est prêté au PEC Zwolle aux Pays-Bas avec une option d’achat à 17 millions, option que ne prendra pas le club hollandais, coïncidence ? Je ne pense pas… Le 4 septembre dernier, Mastour s’engage finalement avec le club grec de Lamia… Peut-être en entendrons-nous parler dans quelques années, peut-être aura-t-il finalement révélé tout son talent. En attendant, il en a déçu plus d’un, dont ma propre personne.

Hachim Mastour en 2014

Les nouveaux Zidane

S’il y a bien un pays où on aime mettre une pression médiatique insoutenable aux jeunes joueurs prometteurs, c’est la France. Chaque année, ou presque, nous avons droit à ces fameux articles nous présentant un jeune talent avec pour titre aguicheur « X, le nouveau Zidane« … Pourtant, ne dit-on pas qu’il faut laisser le temps au temps ? Au lieu de ça, nos amis frontaliers se plaisent à qualifier des petites pépites comme ce grand numéro 10 qu’était Zinédine. La pression médiatique a pour effet de bloquer le développement du joueur, qui au final ne confirme pas. Et la liste est longue, on peut notamment citer : Yann M’Vila, Yoann Gourcuff, Samir Nasri, Hatem Ben Arfa, ou encore le fameux Marvin Martin… Des nouveaux Zidane, on en a un paquet, et on en aura encore pas mal, mais un vrai Zidane, il n’y en a qu’un…

 

Nigel Battaglia

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